Auteur: Carlo Padial
Illustratrice: Mariona Cabassa
Traduit de l'espagnol par: Mireia Porta Arnau
Éditeur: Éditions du Rouergue
Année: 2004
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Niveau selon moi: Cycle des approfondissements
Résumé:
"
Ma famille et moi on a cherché en vain un appartement pendant plus de dix ans...".
Mon avis:
C'est une chose toute simple, dans la vie, il y a des hauts et des
bas... Et puis finalement, c'est pas comme si on habitait vraiment un
ascenseur? On monte, on descend... On croit descendre et
puis finalement on est en haut... Et puis c'est pas si terrible,
quand on est ensembles, en famille!!!
Un vrai petit délice pour aborder l'angoisse du lendemain. Combien d'enfants autour de nous vivent dans la misère, dans
un trou à rats insalubre, et encore on veut les
expulser!!! Et puis, on y retrouve une ambiance très espagnole,
beaucoup de vie, de gens, une situation sociale difficile, plein de
couleurs, beaucoup de chaleur...
Pour notre plus grand plaisir, l'auteur prend le parti-prix de la métaphore de l’ascenseur pour représenter la vie... Et si finalement, on vivait dans un ascenseur? Serait-ce pire que rien du tout? Et comment réagirait le voisinage?
Des illustrations faites de collages, montages, surmontages,
démontages... Un univers complètement barjo qui me ravi!!! A lire,
relire, à tourner, retourner, contourner et détourner. Enfin,
régalez-vous quoi!!!
Des pistes pédagogiques:
Ben oui, forcément, je ne pouvais pas passer à côté! A quoi
ressemblent les villes en Espagne? Comment vit-on? Est-ce facile de s'y
loger? Tout plein de questions qui méritent d'être éclaircies
pour mieux apprécier cette œuvre dans son contexte d'écriture. De
plus, si on est attentif, des mots espagnols apparaissent par-ci
par-là... Il serait donc intéressant de savoir ce qu'ils
signifient. Je n'ai pas eu la version originale en main, mais
pourquoi pas travailler avec un exemplaire en espagnol de l'album en
classe?
Très riche, un travail sur les lectures d'images semble
indispensable. Les symboliques sont nombreuses: le narrateur avec un
chapeau de chat sur la tête, sa mère un chapeau en forme de crête de
poule, le père une cravate en poisson... Un texte qui se promène sur
les images et qui donne un sens tout particulier (souvent cela indique
qui parle, ou comment, cela peut transcrire le
brouhaha. Je dirais qu'on est presque à la frontière de la BD.
(peut-être serait-il intéressant de réécrire le texte à côté, sans les
illustrations, pour voir la différence entre les deux
perceptions?)
Et puis les flèches sont partout, dans tous les sens. Pourquoi ces flèches? En haut, en bas, sur les côtés...
Travail autour de la métaphore. Ben oui, comment peut-on vivre dans
un ascenseur, concrètement? Une incohérence semble apparaître. Alors,
pourquoi ne pas aborder les figures de style qui
permettent finalement de donner un sens cohérent à un texte qui joue
des incohérences? Et peut-être que le but est là... Vivre
l'incohérence. Ne sommes-nous pas finalement aux bornes du
surréalisme? Quelques poésies de Jean-Pierre Siméon sont par-là? Ou
peut-être la
Comptine des gens trop pressés de Carl Norac (extraite de
Petits Poèmes pour passer le
temps)