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vendredi 14 février 2014

L'Arbre du désert

Illustratrice: Birgit Kilian Debord
Éditeur: Le Griffon bleu
Collection: Contes et albums
Année: 2007
 
Conte
A partir du Cycle 3...
 
Quatrième de couverture:
 
DEVANT SON EMOTION ET CETTE VISION, Malika se rapprocha de sa mère et posa tendrement sa petite tête contre elle. Dans un souffle, elle lui dit:
- Maman, est-ce que c'est lui?
- Oui, ma fille.
- Il est beau!
- Oui. Il a toujours été là. Ton père te racontera son histoire dès qu'il ira mieux.
- Il est étrange. C'est vrai qu'il parle?
- Ce sont des sottises. Un arbre, ça ne parle pas. Malika, as-tu soif?
- Oh oui, maman, je meurs de soif.
- Alors viens, avant que tu ne meures.
 
Mon avis:
 
Cela faisait déjà un bon petit bout de temps que ce livre campait sur ma table de nuit...mais en ce jour de St-Valentin, en 2012, j'ai décidé de l'en déloger, vous comprendrez pourquoi ensuite.
 
Tout d'abord, je situe le contexte:
J'ai découvert ce conte lors du Salon de Littérature jeunesse d'Albi en 2010. Je n'avais pas encore le concours de prof des écoles, mais j'avais des rêves de maitresse d'école plein les yeux, quand je suis tombée devant le stand des éditions Le Griffon bleu. L'année précédente, Marie Mélisou, auteur et directrice de la collection "Contes et albums" aux éditions du Griffon bleu, avait été mon professeur de littérature de jeunesse. A cette occasion, elle avait organisé une rencontre avec Didier Debord, l'éditeur, qui nous a dispensé également des cours sur le théâtre.
Bref, ce jour-là, au salon d'Albi, Marie Mélisou était absente, mais Didier Debord était présent, et m'a vaguement reconnue. Je lui ai donc expliqué qui j'étais, puis nous avons commencé à discuter. C'est là qu'entre en scène l'auteur de ce conte, Amid Beriouni. Il se mèle très habilement à la discussion, tant et si bien que j'en viens à échanger un bon bout de temps avec lui, éveillant au passage ma curiosité sur son livre (oui, c'est aussi un bon commerçant!).
Bref, j'ai été séduite par l'homme empreint de chaleur humaine et de naturel, par les illustrations empreintes de douceur et de chaleur... mais n'ai pas réussi à ouvrir cet album jusqu'au 14 février 2012.
 
Pourquoi ce choix, ce jour-là?
Parce que, suite à notre échange, l'auteur m'a dédicacé le livre, écrivant dans une écriture à peine lisible:
Merci pour votre générosité et que l'arbre d'amour grandisse pour vous, et autour de vous.
Amitiés, Amid.
Un arbre d'amour? Cela parle-t-il d'amour? Allez hop, en ce jour de St Valentin, c'est l'occasion rêvée, je me lance! Et je ne regrette pas... Ou plutôt si... Je regrette d'avoir mis si longtemps à l'ouvrir!
 
Ce que j'ai découvert:
Un conte, issu des traditions orales du Maghreb, que j'aurais beaucoup aimé écouter de la bouche même du conteur... Car un conte prend toutes ses dimensions quand il est oral.
Ici, c'est un conte différent que l'on découvre, sur papier glacé, accompagné de superbes illustrations à l'aquarelle et au fusain. Et ce n'est pas pour me déplaire. On retrouve la métaphore de l'arbre, arbre de vie, arbre salvateur, arbre d'amour... Et à travers cette métaphore, c'est un véritable hymne à l'amour, à la patience, à l'écoute, au partage. J'entends les mots écrits avec l'accent du sud, je ressens tout l'amour qui se dégage à travers ces mots: l'amour pour un fils, l'amour pour un pays, l'amour pour des souvenirs, pour une mère, pour un père, pour un village, pour les contes qui bercent notre enfance... L'écriture est chantante et douce, et les illustrations en parfaite adéquation avec cet univers...
Bref, j'ai beaucoup aimé ce conte, et je vous conseille vivement de le découvrir à votre tour.
 
Pour aller plus loin:

Le 11 mai 2013, l'auteur a fait un tour sur mon ancien blog, où j'avais publié cet article pour la première fois, et voici le petit mot qu'il m'y a laissé (en effaçant l'article, je ne pouvais me résoudre à perdre ce commentaire):

Mininifourmi, merci pour ces souvenirs au nom des mots et d'un livre, l'arbre du désert. Bon soleil !
Amid 

=> Ma réponse, qui aura tardé, mais qui arrive aujourd'hui:
Les mots et les livres sont précieux, ils entretiennent les souvenirs, et les souvenirs les font vivre. En espérant un jour vous écouter conter, ou lire vos mots, de nouveau...
Minifourmi


C'est plus fort que moi. On ne peut pas parler d'arbre d'amour, d'arbre de vie, sans parler d'un film culte à mes yeux: The Fountain, de Darren Aronofsky.

lundi 30 décembre 2013

L'Oreiller aux oiseaux

Auteur: Marie Mélisou

Illustratrice: Odile Bertrand
Éditeur: Le Griffon Bleu
Année: 2006
 
Album
Dès le plus jeune âge, et plus si affinités...
 
Quatrième de couverture:
 
Une couette décorée de bonbons,
une patte poilue,
ou des démangeaisons par millions...
 
Lorsqu'on est réveillé (pfou! un peu brusquement) par un quelque chose de désagréable qui chatouille (ou grattouille), il faut aller voir de plus près de quoi il s'agit (en prenant son courage à deux mains, bien sûr!).
 
Mon avis:
 
Cet album est un petit bijou, à côté duquel il est vraiment dommage de passer.
Des illustrations au pastel, sur lesquelles nous voyons le grain du papier, accentuent la douceur du texte. Un texte poétique et fantaisiste, qui joue avec les mots et les sonorités, écrit pour être partagé avec de petits marmots... Une histoire tout en douceur, à lire avec tendresse à son enfant, avant de s'endormir. Des mots à partager, des émotions à vivre, des sourires à esquisser, des matières à toucher, voilà ce que m'inspire ce bel  album, qui mérite à être bien plus connu qu'il ne l'est. 
Je n'en raconterais pas plus, car cela vous gâcherait la lecture. C'est un album à découvrir absolument!!!
 
Le petit plus:
 
Marie Sourire...
Si j'ai découvert cet album, c'est parce que Marie Mélisou a été, il y a maintenant 2 ans, mon professeur de littérature de jeunesse alors que je préparais le concours. Forcément, c'est un auteur que j'admire, et que je vous invite à découvrir. Très simple et très humble, généreuse et fantaisiste, un brin tête de linotte (oui oui, elle mélangeait toujours les pages de nos polycopiés, quand elle n'en oubliait pas...), elle traverse les épreuves de la vie avec beaucoup de courage (de ce que j'ai pu en voir bien sûr). Si, au détour d'un salon du livre, elle est présente pour une petite séance de dédicace avec (ou sans) les éditions du Griffon Bleu (basées sur Auterive, près de Toulouse) dont elle dirige la collection "Contes et Albums", n'hésitez pas à passer la voir. Elle mérite que vous vous attardiez un peu...
Notez que c'est grâce à elle que j'ai commencé à créer ce blog (à l'origine hébergé sur Canal blog, puis sur Overblog... oui oui, j'ai voyagé!), pour faire partager les fiches de lecture qu'elle nous demandait de rédiger chaque semaine...
 
Sur cet album en particulier, Marie Mélisou a choisit l'illustratrice, Odile Bertrand, alors qu'elle sortait de ses études dans une école d'Arts privée, à Aix. Une illustratrice talentueuse qu'elle nous fait découvrir, et dont j'espère pouvoir feuilleter d'autres albums qu'elle aura illustrés! 

Le plus du petit plus:

Cet article a été rédigé pour la première fois sur overblog, le 2 mars 2011.
Ce jour-là, Marie était passée par-là, et m'avait laissé ce petit mot:
Quelle émotion à vous lire !!! Merci pour toutes ces gentilles choses dites.
Et quelle curiosité ;-))) Qui est donc cachée derrière minifourmi ?
Je le saurai, n'est-ce pas ?
Signé MM, avec un grand sourire 

J'avais répondu:
Eh voilà, vous le savez! On dirait que je ne suis pas la seule curieuse ^^ (un très beau défaut!). Si je dis toutes ces gentillesses, c'est que je les pense. Alors point de merci qui tienne! Merci à vous surtout, pour ce plaisir de lecture, et de relecture, que je garde précieusement pour faire partager plus tard à mes enfants...

Aujourd'hui, ce petit échange s'est concrétisé, nous avons échangé, partagé, correspondu... Marie est passée dans ma classe, pour parler de son travail, et animer un atelier d'écriture autour de son roman "Coline, un aller simple pour Mars?" (ça me fait penser que je n'en ai pas encore parlé ici. Il va falloir que j'y remédie!). Et je le redis, c'est une très belle personne, au sourire contagieux. Mes élèves en ont gardé un souvenir impérissable, ils m'en reparlent régulièrement... Depuis, ils aiment se mettre eux aussi dans la peau d'un écrivain. Des livres sont en cours: 
- Théo écrit un recueil de nouvelles. Pour cela, il a commencé par assembler les pages (Marie, il n'a toujours pas compris comment fonctionne la chaîne du livre! :/), et a écrit en haut de chaque page, le titre d'un texte. Je sais qu'à la dernière page, ça parlera de la maîtresse (moi, donc...), mais il ne l'a pas commencé encore.
- Clara quand à elle, copie des pages de livres documentaires qu'elle aime, et assemble les pages.
- Gaëtan, un élève distrait qui peinait à écrire, a écrit un texte de plus de 4 pages dernièrement (il l'a même amené chez lui pour le terminer...).

Et tous réclament à corps et à cris le Jogging d'écriture que j'ai mis en place cette année, car ils se régalent à prendre la plume, à imaginer, et à partager leurs textes.

En bonus, voici un tout petit bout d'un échange entre une élève, et Marie, lors de son intervention dans ma classe:

- Vous êtes connue? lui a demandé Louise l'an passé.
- C'est à dire?
- Ben, je ne sais pas... On vous reconnaît souvent dans la rue? Parce que ça doit être pénible quand même!
- Connue je ne sais pas. On peut dire que dans cette école, maintenant, je suis connue. Mais avant que je vienne, est-ce que tu me connaissais?
- Non.
- Donc tu vois, on ne me reconnait pas souvent dans la rue. Je le vis bien, avait répondu habilement Marie.
 
Pour aller plus loin:
 
  • Le site de Marie Mélisou nous présente son univers. Si vous voyagez, pensez à elle, elle collectionne les sables de tous horizons!!!
  • Le site des éditions Le Griffon Bleu, maison d'édition régionale. Vous pouvez y commander les ouvrages que vous ne trouvez peut-être pas dans vos librairies. N'hésitez pas à les recommander à votre libraire!


Cet article a été réécrit dans le cadre du Challenge Petit BAC 2013, proposé par Enna.
Catégorie Objet, avec le mot "OREILLER".

samedi 16 mars 2013

La fille qui n'existe pas

Auteur: Marie Mélisou
Illustrateur couverture: Stéphane Nicolet
Préfacier: Daniel Rigaud
Editeur: Le Griffon bleu
Collection: On Ré-Agit!
Année: 2011

Roman à partir de 13ans.

Quatrième de couverture:

Elle, c'est Ninawa. Lui, Nino, c'est son double, son copain, son voisin jumeau. Durant deux années, il assiste, impuissant, à la compétition que mène Ninawa avec elle-même. Elle se trouve grosse, elle veut maigrir de quelques kilos avant son anniversaire. Enivrée par son poids qui baisse, elle entre dans un tourbillon infernal qu'elle ne maîtrise plus. Au fil des mois, elle « abat » les grammes et les kilos avec mille ruses qui vont l'emmener loin. Bien loin de ces images de magazines qui la faisaient rêver. Un jour, elle tombe, la voilà squelettique. « La peau pâle de Ninawa, ses joues amaigries, ses côtes qui saillent malgré les grands sweats dans lesquels elle se dissimule, ses jambes si maigres, les signes sont là. » C'est une maladie qui porte un nom, l'anorexie. Faudra-t-il en passer par l'hôpital ? Ou, entre complicité, rires et pleurs, duo-duel, l'amour d'une mère et la tendresse de Nino seront-elles entendues ?

Mon avis:

Lecture coup de cœur - coup-de-poing...  J'ouvre le livre. Tiens, il y a une préface? Je saute, comme d'habitude (je n'aime pas qu'on me dise ce que je vais lire avant de le lire...). Chapitre 1: Ouille, ça claque! C'est ce qui s'appelle se prendre une belle baffe en pleine figure car, moi qui pensais lire un peu et dormir, c'était fichu, j'étais happée. Marie m'a kidnappée de ses mots coup-de-poing, m'a scotchée à la lecture, tant et si bien que je ne pouvais plus poser le livre.
Bon, ok, vous avez raison, j'ai quand même posé le livre une fois, parce qu'il était 2h du matin, et qu'il fallait bien dormir... Mais le lendemain, j'ai repris le livre et ne l'ai posé qu'une fois terminé, préface et tout compris!!!

C'est une lecture qui parle au cœur, à nos sentiments, nous amène à nous remémorer notre passé, les gens qu'on a rencontrés, qui n'aimaient pas manger, ne venaient pas à la cantine... Ceux qu'on a vus, un jour, les lèvres bleues, le teint blafard, tourner de l’œil pour n'avoir pas assez mangé. Ceux qu'on a vu faire régime sur régime: tout y passait, du régime hyper-protéiné (du célèbre Dukan) au régime à base de sodas, en passant par nombre d'autres aberrations...
C'est une lecture aussi qui parle de la vie, des gens que l'on aime. Pendant que je lisais, j'interrogeais souvent mon conjoint, et j'ai appris à mieux le connaitre, grâce à ce livre (merci Marie...).

Cette lecture c'est aussi des rencontres:
- Ninawa, adolescente et anorexique. Nous y découvrons ce qu'elle pense, ce qu'elle ressent, son propre regard, sa solitude. Des soucis d'ados qui prennent des proportions inconsidérées. Une arrogance typique d'un jeune de cet âge-là, quand son secret refait surface, alors que sinon, elle semblerait bien sous tout rapport (nombreux sont ceux qui se laissent leurrer par les bonnes salades préparées dans la douleur...).
- Jessy, la maman, qui aime sa fille et ne sait comment agir. Elle est extrêmement touchante de désarroi, d'amour et d'incompréhension... Ce n'est pas courant qu'un livre traitant des troubles des comportements alimentaires aborde le vécu et le ressenti de l'entourage. Mais Marie est douée pour ça, pour l'empathie, mais aussi pour transcrire les sentiments des autres... Il m'est arrivé de penser aussi que ces sentiments, c'étaient aussi un peu les sentiments de toutes les mamans qui ont vu leur enfant grandir, changer, évoluer, devenir adulte... (il faut vraiment que je le fasse lire à la mienne tiens!)
- Nino, l'ami et confident de Ninawa, qui comme tout adolescent bien dans ses baskets, ne sait pas comment faire face à la situation pour laquelle il n'est pas dupe. Là encore, mon adolescence m'a frappée de plein fouet, moi qui m'entourait toujours de ceux qui souffraient et avaient besoin d'aide, mais qui me retrouvait souvent impuissante face à leurs souffrances.
- Et Papilou, le grand-père, qui fait ses petites apparitions ça et là, rendant le récit d'autant plus émouvant. Le petit papi qui nous touche par son esprit qui a quelques ratés, mais qui se retrouve bien souvent pas si loin de la vérité...

Enfin, par ce livre, c'est une réflexion personnelle qui prend place, alimentée par le texte écrit par l'association Autrement au sujet des TCA (Troubles des Comportements Alimentaires), mais aussi et surtout par la préface, très constructive, et qui m'a fait verser la petite larme...

Ce livre, c'est Marie Mélisou qui me l'a offert (et dédicacé), et je l'en remercie vivement pour cela. C'est une lecture que j'ai envie de partager, et que je ferai partager au plus grand nombre. Mais je la garderai également précieusement, pour un jour la faire découvrir à mes enfants...